• Le brouillard tombait sur la plaine. Le ciel, déjà couvert, devenait de plus en plus noir alors que l’on était en pleine journée. Une pluie fine, rapide et glaciale se mit à tomber. Dans ce paysage sombre, courait une jeune femme d’une vingtaine d’années : Julia. Elle courait le plus vite possible, ignorant l’eau et la sueur qui dégoulinait dans son dos, dans chacun de ses vêtements. Elle courait le plus vite possible, le diable venu du plus profond des enfers et des flammes aux trousses. Ses larmes se mélangeaient à la pluie, qui l’empêchait de voir à plus de deux mètres. Rien ne semblait pouvoir l’arrêter.

    Elle était seule, pour l’instant, dans la plaine. Les fermiers et les ouvriers n’étaient pas aux champs. Tous avaient une bonne raison à part la pluie. Tous et pas un de moins. Rien n’arrivait à ralentir Julia. Des ailes lui poussaient dans le dos. Son souffle était rapide comme son cœur qui battait la chamade. Ses pensées la torturaient, lui rajoutant des larmes dans des yeux qui refusaient déjà de voir ce qui était autour.

    Puis, au loin, derrière Julia, une ombre apparut. Elle marchait tranquillement, sans se presser. Chaque pas de cette ombre la rapprochait de la jeune fugitive. Un pas de la créature correspondait à une bonne minute de course pour la jeune femme. Celle-ci le ressentit dans le fond de ses entrailles et elle essaya tant de bien que de mal d’aller plus vite. Mais devant ses pieds se dévoilait une falaise où l’eau noire et glaciale se jetait dans un bruit fracassant contre les rochers pointus. Elle se retourna, haletante, attendant la créature qui marchait dans sa direction. La pluie s’était accrue. Elle rassembla son courage pour regarder de face son destin, malgré la peur qu’il lui inspirait.

    Celui qui arrivait était grand. Son visage était recouvert par la capuche de son manteau qui lui cachait tout son corps jusqu’à ses pieds. Seuls deux yeux rouges, brillants, assoiffés de sang étaient visible sur ce visage. Dans son dos s’étendaient deux ailes sombres et ténébreuses. Une queue au bout tranchant faisait aussi partie de cet homme. C’est avec cette queue qu’il attrapa la jeune femme et il l’enroula autour de son corps pétrifié. Julia cachait tant de bien que de mal sa peur croissante. Elle devait faire face à son destin. Avec sa peur, comme tous les êtres mystiques du ciel, ses ailes de plumes blanches étaient apparues. Elle portait ses vêtements d’humaine mais ses cheveux et ses décorations angéliques étaient visibles à nouveau. Sous la pluie battante, l’ange avait pâle allure. Elle plongea son regard blanc dans celui de l’assassin. Le démon  prit la parole avec sa voix sombre et ténébreuse :

    « Alors, petit ange, qu’est-ce que cela fait quoi d’avoir été la dernière attrapée ? Cela dit, tu aurais pu te montrer plus coopérative. Cela m’aurait évité de tuer autant de monde. Mais les anges sont obstinés. Sauf les traitres ! »

    Julia ne dit rien. Alors, il sera son emprise sur elle, lui arrachant un gémissement. Une larme brillante glissa sur sa joue. L’homme partit dans un rire caverneux.

    « Il n’est pas né celui qui me tuera grâce à une larme ! »

     

    Sur ce, il posa sa main crochu sur la poitrine de l’ange. Une décharge de feu parcouru son corps avant de percuter la peau de la jeune femme. Sa bouche s’ouvrit en un hurlement mais aucun son ne sortit. Le démon lâcha le corps de Julia dans l’eau. Il se retourna sans voir la créature angélique ailée s’enfoncer dans les eaux noires. Un éclair éclata dans le ciel. Les corps des gens du village où s’était caché l’ange furent éclairés. Hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux, riches et pauvres étaient morts de la main du diable, les yeux ouverts, les bouches hurlantes. Dans le royaume originel de Julia, le royaume de la paix et des anges, s’offrait le même spectacle terrifiant des corps des anges se décomposant après une mort par la main des démons. Le dernier ange, symbole de paix, d’amour, de courage et de vie, venait de périr.

    La larme de Julia toucha le sol. Elle se transforma en une petite pierre brillante qui roula avant de sombrer, à son tour, dans l’océan unique. Un jour peut-être, un homme ou une femme la retrouvera et le règne des anges pourra renaître.   


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  • Il y a bien longtemps, vivait dans une contrée lointaine, une petite fille prénommée Laura. Elle était très belle et où elle allait, les garçons la regardaient avec tendresse. Alors, elle faisait tourner ses longs cheveux blonds et lançait des regards ravageurs avec ses yeux bleus.

    Mais un jour, son père mourut, la laissant seule car sa mère était elle aussi morte. Peu de temps après, elle dût quitter sa maison et elle se retrouva pauvre, à la rue. Ses cheveux n’étaient plus lavés et ils devinrent gris et sales. Ce qui était la belle et ravageuse Laura, n’était plus qu’une misérable petite fille.

    Les années passèrent et Laura grandit peu à peu. Elle avait maintenant 18 ans. Elle s’était construite une cabane dans la forêt. Elle y vivait depuis déjà 8 ans. Un jour, elle entendit des bruits de pas dans le feuillage mort. Elle alla voir et elle vit devant elle une jeune femme avec de beaux habits, de beaux cheveux blonds. Elle les fit tourner et elle lança des regards ravageurs. Laura cru voir la petite fille de 10 ans qu’elle avait été. Elle tomba à genoux devant la femme qui la regardait avec méprit. Laura dit :

    « Chère madame, qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?

    -Je m’appelle Maria et je veux te montrer qui tu étais et ce que tu aurais dû être si ton père était en vie aujourd’hui. Cela te fait il plaisir de me voir devant toi, t’ignorer et faire la femme fatale ?, lui répondit la jeune femme.

    -Non, bien sûr que non.

    -Alors, pourquoi l’as-tu fait à tant d’autre personne ?

    -J’étais…jeu…jeune, bégaya Laura. Je ne…ne…savais…pas ce que…ça faisait….

    -Je veux bien te pardonner mais tu me promets que tu ne recommenceras plus et j’enlève la malédiction qui t’entoure.

    -Je vous le promets. »

    Alors, dans une fumée rose, Maria, qui était en réalité une fée, s’envola.

    Quelques jours plus tard, un jeune homme très séduisant passa dans la forêt et il vit Laura qui ramassait du bois en chantant. Elle avait beaucoup changé depuis le passage de Maria. Elle était aussi belle que la fée. L’homme tomba fou amoureux d’elle. Il vint la voir tous les jours discuter avec Laura jusqu’au jour où il lui demanda sa main. Folle amoureuse du jeune homme, elle la lui accorda.

    Elle l’épousa donc et neuf mois plus tard, elle eut de magnifiques jumelles belles comme le jour.

    J'ai retrouvé cette histoire dans un ancien cahier.Il n'est pas daté,mais je crois que je l'ai écrit lorsque j'étais en
    CM2.Je n'ai rien changé et c'est le texte original sans les fautes d'orthographes. J’espère que ça vous a plu.

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  •  

    Un rayon de soleil pénétra entre les rideaux de la chambre d’Évangeline. La jeune fille se réveilla doucement. Il était à peine cinq heures du matin  mais aujourd’hui était un jour très important pour elle. Elle fêtait son quinzième anniversaire et elle avait la visite de quelqu’un qui comptait beaucoup à ses yeux. Elle s’habilla rapidement en enfilant la robe turquoise qu’elle avait eue par sa grand-mère qui avait dû repartir la veille. Elle quitta sa chambre sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller son frère et ses parents. Dans la cuisine, elle prit un morceau de brioche et elle partit par la porte de derrière, celle qui donnait sur la vallée, à la fin du village.

    Le paysage qui s’offrait à elle était tout simplement fabuleux. Le soleil se levait entre les montagnes, rougissant le ciel. Les forêts de pins se découvraient au loin, recouvrant chaque petite partie de la montagne.  En contre bas, les eaux claires du lac scintillaient comme si les étoiles s’y étaient cachées en attendant la lune. Tout était calme car personne n’était encore réveillé. On entendait au loin les bruits des oiseaux matinaux qui accueillaient l’arrivée du soleil. La chouette lança un dernier cri avant de s’endormir alors que tout s’éveillait.

    Evangeline ferma les yeux et respira toutes les odeurs que le matin lui offrait. Une légère odeur de pain chaud s’y invita, se mélangea à celles des pins et de la rosée. Le boulanger avait ouvert sa boutique bien tôt ce matin. La jeune fille sourit. Elle vivait dans un petit village qui avait beaucoup de chance d’avoir son propre boulanger. Il y avait aussi un charcutier et un boucher mais ils ne venaient que deux fois par semaines chacun, le restant des jours, ils étaient dans d’autres villages. Elle se promit d’aller voir les commerçants en rentrant mais pour le moment, elle avait quelque chose à faire.

    Elle partit par la forêt. Autour d’elle, il y avait de nombreux animaux qui s’enfuyaient en l’attendant arriver. Elle continua sa route jusqu’à déboucher sur une petite allée impraticable en voiture. Elle prit ce chemin. Elle arriva à la fin du sentier sur ce qu’elle cherchait, la petite rivière.

    C’était un minuscule cours d’eau qui parcourait, comme tant d’autre, la montagne. Elle venait souvent ici avec les jeunes du village pendant les vacances. L’eau y était toujours froide ce qui permettait de se rafraichir surtout pendant les dures chaleurs de juillet. Elle y était allée plusieurs fois depuis la fin des cours et il était prévu d’y aller aujourd’hui mais elle n’était pas sûre que sa mère accepte. Elle s’assit sur un des nombreux rochers qui bordaient la rivière, là d’où elle sautait lorsqu’elle ne partait du pont qui traversait, et elle attendu que la personne qu’elle attendait arrive.

    Elle n’attendit pas longtemps. A peine dix minutes plus tard, un jeune homme d’une vingtaine d’année arriva. Elle ne l’entendit pas arriver et ne remarqua sa présence que lorsqu’il lui cacha la vue.

    « Joyeux anniversaire ! »

    Elle sourit. Le jeune garçon s’assit près d’elle et lui tendit un paquet.

    « Voilà pour toi. J’espère que ça te plaira.

    -Tes cadeaux me plaisent toujours, tu devrais le savoir.

    -On n’est jamais sûr. Peut-être qu’un jour je t’achèterais quelque chose que tu détestes.

    -Et bien, ce n’est pas cette année !  Un ipod touch ! Mais t’es fou !

    -J’en ai marre de t’envoyer des mails et que tu ne les regarde jamais car tu ne vas pas sur l’ordi des parents. Donc, maintenant je suis sûr que tu regarderas !

    -Et si je ne le branche pas sur internet ?

    -Je le ferais moi-même. »

    Le visage de la jeune fille s’assombrit.

    « Non, tu ne le feras pas.

    -Pourquoi ?

    -Tu es parti de la maison et tu refuses de revenir.

    -Eve, on ne va pas en reparler.

    - Dis-moi au moins pourquoi.

    -Je te l’ai déjà dit.

    -Redis-le.

    -Le continent offre plus d’avenir qu’ici. Eve, je sais que j’adore vivre ici mais tu verras un jour que c’est mort de vivre dans ce coin perdu. J’ai besoin de réaliser mes rêves. Pour toi, c’est plus simple pour le moment parce que tu aimes écrire et que tu n’as besoin que d’un papier et d’un crayon, voire d’un ordi. Moi, je voulais faire des études. Et la suite tu la connais.

    - Les parents n’ont pas voulu que tu partes, mais tu en as fait qu’à ta tête et tu as disparu du jour au lendemain et papa refuse que tu reviennes. Je sais, merci.

    -Je suis désolé.

    -Si tu l’étais vraiment, tu reviendrais.

    -Tu l’as dit, les parents ne veulent plus de moi.

    -C’est faux. Ils t’aiment et tu leurs manques. Reviens.

    -Je ne peux pas.

    -S’il te plaît…

    -Désolé. »

    Il se leva et commença à partir. Evangeline fit de même mais elle se retourna et lui hurla :

    « Dis-moi au moins comment tu fais.

    -Je fais comment quoi ?

    -Tu vis loin d’ici. Ça ne te manque jamais les paysages, les odeurs et les bruits d’ici ?

    -Je ne sais pas moi-même.

    -Tu vois, moi, si je quitte ma famille et mes amis, ce ne serais pas eux qui me manquerais le plus mais ma Corse. Je suis incapable de la quitter un jour. Cette idée me fait frémir.

    -Tu verras un jour. Mais je te promets qu’elle me manque plus que tu l’imagines.

    -Je sais. Tu reviendras quand ?

    -Comme chaque année, le 12 juillet.

    -Même jour, même heure, même lieu ?

    -Bien sûr.

    -J’ai hâte.

    -Moi aussi, petite sœur. »

    Evangeline partit en courant, les larmes aux yeux. Elle était complètement indifférente au paysage qui l’entourait. Quand elle passa la porte de chez elle, seul son frère était réveillé. Elle se jeta dans ses bras malgré son âge mais elle était trop triste pour garder ça pour elle.

    « Tu l’as vu ? lui demanda son frère de trois ans son aîné.

    -Oui. »

    Il la serra plus fort contre lui. Chaque année depuis quatre ans, c’était la même chose. Tout en la serrant contre lui, il vit sa mère passer la tête par la porte lui demanda en remuant juste les lèvres :

    -C’est lui ? »

    Le jeune garçon hocha la tête. Sa mère eut un sourire triste puis elle repartit dans sa chambre. 

     

    Paysage corse

     

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  • Madeleine avait huit ans. Huit années qui n’avaient pas été des plus heureuses. Elle avait perdu sa grand-mère qui l’avait élevée jusqu’à sa mort. Les parents de Kilian, son meilleur ami, l’avaient gardée jusqu’au retour des parents de la fillette, un an après. Le père de la petite travaillait aux Etats-Unis et le temps de faire le trajet fut long. Mais peu de temps après le retour de ses parents, le meilleur ami de Madeleine perdit la vie avec ses parents. La petite fille avait six ans. Et maintenant, à ses huit ans, ses parents mouraient à leur tour.

    Suite à ces décès troublants, le policier de brigade Matthieu, reçut la fillette dans son bureau pour l’interroger et pour constater ce dont la petite était au courant.

    La gamine portait une robe noire. Ses longs cheveux roux étaient retenus par un ruban de la même couleur que sa robe. Ses grands yeux verts brillaient mais ils avaient l’expression d’un adulte.

    « Assieds-toi, commença Matthieu.

    -Papa, il a été tué par un assassin, le coupa la petite. Il y avait plein de sang autour de lui. Et sa tête était plus loin du corps. Il n’a pas crié. Il est juste tombé. Par contre maman, elle a beaucoup crié. Ça m’a fait mal parce qu’elle criait aigu. Je n’aime pas les gens qui crient. L’assassin non plus parce qu’il y a eu un grand bang ! Puis plus rien. C’était le silence et j’aime bien le silence. Tu m’écoutes ? »

    Le policier, tout d’abord surprit par ce que disait la jeune fille, écouta attentivement car certains détails pouvaient être intéressant. Il hocha la tête.

    «C’est bien. Kilian et ses parents ont aussi été tués. Pour eux, ça a été facile. Un coup de poignard pendant qu’ils dormaient et le tour était joué ! Pour mamie, l’assassin l’a juste poussée dans les escaliers. La vieille est morte sur le coup.

    -Comment tu sais tout ça ? Tu as vu l’assassin ? Tu peux me le décrire ?

    -Il n’aime pas qu’on pose des questions. Mamie, Kilian et papa ont posé des questions et ils sont morts. Mais je vais te répondre comme même. L’assassin est petit et il a les cheveux roux et long qu’il attache avec un ruban. Quand il s’approche de sa victime, il sort son couteau et la dernière chose que sa victime sens, c’est le métal froid et rigide de la lame contre son cou. Et la dernière chose qu’elle voit, ce sont les yeux rouge sang de celui qui le tu. »

     

    En disant cela, la voix de l’enfant devient de plus en plus grave. Matthieu vit, tétanisé, la gamine monter sur son bureau. Et la dernière chose qu’il sentit fut le métal froid et rigide de la lame contre son cou. Et la dernière chose qu’il vit fut les yeux de la fillette, rouge sang. 

     


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  • Voilà une poésie courte écrite pendant une heure creuse.
    La vie est pour certain une plaine calme,
    Pour d'autre, elle a de multiple face.
    Pour elle, elle n'est qu'un torrent de larme,
    Qui n'attend plus que la mort l'efface. 

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