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    Il y avait des jours où j’aurais aimé être une ombre. Une ombre comme la mienne qui se reflétait dans l’eau du fleuve, 600 mètres plus bas. Une ombre passe facilement inaperçue. Qui s’intéresse à une tâche noire qui se fond sur les murs, qui flotte sur les vagues, qui s’efface la nuit et qui grandit quand le soleil nait et se meurt. Une ombre ne montre pas de sentiments, elle ignore les coups, ne montre les imperfections de personne. J’aurais aimé être comme ça. Ignoré de tous mais là, pourtant.

     

    Mon ombre se reflétait dans les eaux sombres et tumultueuses du fleuve. Les barrières derrière moi se reflétaient elles aussi. Ma vie ne tenait qu’à un fil. Il suffisait que je lâche la rambarde pour trouver la paix C’était pour ça que j’étais là. Trouver la paix de la façon la plus simple. Et la plus lâche aux yeux de tous : la mort. Si mon corps avait percuté l’eau, la vitesse m’aurait tué. C’était bien le but de la manœuvre. Si je rencontrais la faucheuse, je serais débarrassé de mes blessures, je dirais adieu à la bande de voyous populaires de mon lycée qui faisait de moi le soumis des classes, je débarrasserais mon père de la haine qu’il me porte depuis la mort de ma mère. Je laisserais derrière moi mes larmes et je ferais naître de la joie dans le cœur de beaucoup. La vie n’avait aucune importance pour moi. Rien ne me donnait envie de me réveiller le matin. Je n’avais rien de bien sur cette terre. Peut-être que sous terre j’aurais trouvé la joie. Chaque souffle était une souffrance pour moi.

     

    « Arrête !!! »

     

    Le cri derrière moi stoppa mon élan. Je sentis sur mon épaule la main de quelqu’un. Personne ne savait que j’étais là. Il faisait nuit et qui pouvait s’inquiéter de mon sort ?

     

    « Ne saute pas, je t’en supplie. »

     

    Je reconnu la voix de Maria. C’était la fille de ma classe qui m’appréciait le plus. La seule qui ne s’était jamais moquée de moi. Elle était sublime et j’aurais tant voulu lui avouer que je l’aimais. Mais qui pouvais aimer quelqu’un comme moi ?

     

    « Maria ?!

     

    -Ne saute pas, je t’en supplie. Je ne veux pas. Je te connais et je sais que tu n’es pas lâche. Alors écoute-moi et ne saute pas.

     

    -Je t’écoute.

     

    -Tu n’es pas lâche, Matt et je le sais. Tu as peut être vécu des choses affreuses mais il existe dans ta vie des choses belles et rayonnantes. Il faut que tu ouvres les yeux et que tu apprennes à les voir.

     

    -Comment as-tu su que j’étais là ?

     

    -Ton grand-père. Il ne t’as pas vu revenir et il m’a appelé. Je suis vite partie de chez moi. D’ailleurs, je suis en pyjama. Je me doutais que tu ferais comme ta mère.

     

    -T’es en pyjama ?

     

    -Si tu viens sur le pont, tu verras. »

     

    Mes pensées se mélangeaient dans ma tête.

     

    « Mais il n’y a aucun soleil dans ma vie…

     

    -Si. Il y a ton grand-père qui s’inquiète plus que tu l’imagines, tes rares sourires lors de sorties de classe, les moments où tu oublies tes soucis, plein de choses.

     

    -Et toi ? Pourquoi es-tu venue ?

     

    -Je ne sais pas. Je n’ai pas envie de te perde. C’est tout. Maintenant, viens je t’en prie. »

     

    Elle m’avait convaincu. Je repassai derrière la barrière. Elle était si belle avec sa chemise de nuit et son peignoir. Ses cheveux étaient en vrac dans son dos. Elle me regardait avec ses yeux d’un bleu profond. Dès que je fus en face d’elle, elle s’avança et elle me serra dans ses bras. J’osais ce que je pensais jusqu’alors inimaginable : je posai mes lèvres sur les siennes. Et le plus incroyable, c’est qu’elle me rendit mon baiser.

     

    Et maintenant, nous nous embrassons sur le même pont. Le soleil brille de tout son éclat et il fait chaud. Depuis cette triste nuit où j’ai voulu partir, elle est toujours avec moi. Elle est mon rayon de soleil. 

     


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    Tout est blanc aujourd’hui. La neige a tout recouvert. Les toits, les routes, les jardins. Il n’y a pas un bruit. Les gens laissent la neige tomber et ils s’enferment chez eux. Alors, je marche, seul, vers le pont. Les mains dans les poches, la tête baissée, le manteau recouvert de neige. Je marche, un être solitaire dans la nuit. La ville est éclairée même si personne ne vient. Le pont aussi est allumé. Il est blanc comme saupoudré de sucre glace. L’eau a gelé sous son manteau.

    Mes pas se forment dans la neige fraiche. Malgré le froid, je m’appuie contre la rambarde glacée. Dans ce tableau triste et froid, il manque un élément. Un important élément. Mais je sais qu’il ne reviendra pas. Un an a passé. Il s’en passe des choses en un an. Mais ce sont les plus tristes que l’on retient.

    J’aimerais tant que tu reviennes. Tu me manques tant. Je me souviens de cette même nuit, un an plus tôt. C’était avant les fils, avant le tube, avant la chambre sans couleur, avant ton visage gris, vide de sentiments.  Tu m’avais pris la main et tu l’avais serrée. Tu m’avais dit que tout irait bien, que tu reviendrais vite et que l’on serrait de nouveau réunis. Pourtant, tu n’es pas là. Lorsque j’écris ton nom dans le manteau hivernal, la neige tombante le fait disparaître. J’aimerais que cette neige tombant me recouvre et me fasse disparaître comme elle t’a fait partir.

    Dis-moi, sais-tu si ce sont des flocons ou mes larmes qui tombent sur cette blancheur immaculée ? Je ne suis plus sûre. Et un jour cette neige fondera. Elle fondera un matin de printemps, comme toi tu as fondu ce matin-là. Silencieusement.

    Où est cette main qui me rassure ? Où est le sourire plein de vie qui me faisait garder espoir ? Où sont ces paroles qui me réchauffaient le cœur ? Tu es partie comme la neige. Alors pourquoi, ne reviens tu pas comme la neige ?

    Il manque quelqu'un sur le pont. La neige fondra mais elle ne reviendra pas comme les fleurs de printemps. Neige tombante, recouvre moi pour que je puisse retrouver celle qui est partie. Recouvre-moi comme tu la recouvre aujourd’hui. Et ensemble, au printemps, aller la retrouver.

    J'ai écris cette histoire après avoir écouté 'Neige Tombante' de Ren Kagamine ( c'est un vocaloid). Je l'ai trouvée à la fois sublime et très triste. Elle m'a inspirée cette histoire. Allez jeter un coup d’œil à cette magnifique chanson.

    https://www.youtube.com/watch?v=2F45HM6XRQo


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  • La sonnerie retentit dans tout le bâtiment. Les élèves se levèrent en un bruit de chaises infernal. Tous se dépêchèrent de ranger leurs affaires et de partir rapidement car c’était la dernière heure de cours juste avant les vacances d’été. Tous attendaient ce jour-là depuis la rentrée. Enfin il arrivait ! Mais, dans la classe des 3E, une jeune fille prenait tout son temps. Habillée tout de noire, son visage était d’une blancheur inégalable même par les vampires de Twilight. Tout doucement, elle se leva et elle prit son sac de cours. Elle rangea ses affaires sans précipitation, livre par livre. Elle quitta la salle de cour en saluant sa prof et elle rejoignit sa meilleure amie, Christine. Celle-ci ressemblait en tous points à son amie : même cheveux noirs, même vêtements très sombres et même goût pour le gothique. La seule différence était l’excitation qu’elle ressentait pour cette fin d’année.

    « Alors Nicole ? Nostalgique car c’est la dernière fois qu’on est dans le collège ?

    -Non. L’idée de passer mes vacances avec eux me donne des frissons dans le dos. Je préférerais être enfermée au bahut que d’affronter ça.

    -Ils sont si durs que ça ?

    -T’imagine pas ! Ils n’aiment pas mes choix et ils me le font payer chaque seconde de ma vie ! Dès que quelque chose ne va pas, ils me cherchent à chaque fois. Avant, j’étais tranquille dans ma chambre. Mais maintenant, ma chambre, c’est plus ma chambre !!  C’est horrible ! »

    Le son de sa voix était désespéré, suppliant. Elle était réellement paniquée.

    « Ça ira, tu viendras à la maison les jours où ils seront…pires.

    -Merci, t’es vraiment une amie. »

    Elles se quittèrent là-dessus. Nicole avait cent mètres à parcourir pour rentrer chez elle. Ce fut les cents mètres les plus courts de sa vie. Chaque pas lui arrachait un gémissement. La sueur lui glaçait tout le corps. Elle surprit même une larme glissée sur sa joue. Elle était tétanisée. Elle hésitait sérieusement à appeler le 119. Ils devraient comprendre la situation. C’était pour ça qu’ils avaient été créés, non ? Mais elle ne le fit pas.

    Elle arriva devant chez elle. Elle transpirait à grosses gouttes, le visage ivoire. Elle posa sa main sur la poignée, puis l’enleva. Finalement, après quelques respirations dans le but de la calmer, elle réussit à ouvrir la porte.

    « Nicoooooooooooollllllllllllllllllllllllleeeeeeeeeeeeeeee !!!!!!!!!!!!!Ma petite Nini !! Alors comment tu vas, ma chérie ? Le collège ?? En faite, on a refait ta chambre ! Le noir, c’est tristounet. Par contre le rose, c’est hyper mimi et surtout avec plein de froufrou !!! Tu vas adorer !! Comme ça, ce sera comme le reste de la maison !! Chérie, la petite vient de rentrer de l’école !!

    -Ma petiote !!! Mais c’est qu’elle est toute triste !! Viens faire un gros bisou à ton papounet !! Aller ! Viens faire un bisou à ton papa chéri adoré que tu aimes de tout ton cœur !! Ma chérounette, fais pas ta timide !!! Lilou, viens faire écouter ta chanson à ta sœur !!

    -Grrrrrrrrraaaaaaaaaaannnnnnnnnnnnndddddddddddeeeeeeeeeeee soeeeeeeuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!!! Écoute-moi !! C’est sur l’air de l’île aux enfants dans Casimir !! ‘Voici venue l’heure où ma sœur rentre de l’école, dans la maison tout’rose, c’est tous les jours le printemps ! Le temps joyeux des ‘tites filles heureuses, la maison tout’rose, oui, c’est un paradis !!’

    -T’as vu Nini ? C’est super !

    -Génial ma petiote !

    -Nicole, un câlin ! »

    La gothique s’effondra. C’était encore pire qu’elle se l’imaginait. A genou, elle hurla :

    «Auuuuuuuuuuuuuuuuuuussssssssseeeeeeeeeeeecccccccccccccoooooooooooooouuuuuuuuuuuuuuuuuuurrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! »

     

    Voici le texte original qui a inspiré un pièce de théâtre qui sera joué au mois de juin, dans ma troupe de théâtre. Et entièrement écrite par moi !!!! J'espère que vous aimez parce que je me suis éclatée à l'inventer !!! 
    En tout cas, je remercie ma meilleure qui m'a donné la fin car sinon, ce serais très sadique !!

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  • Grace se tenait face à lui. Il était imposant avec ses épaules larges et ses muscles saillants. Il la regardait avec ses petits yeux noirs. Avec sa mâchoire carrée et ses cicatrices de guerre, il aurait pu faire peur à n’importe qui. Mais pas à elle. Cela faisait un moment qu’il ne l’impressionnait plus. Elle le regardait droit dans les yeux pour lui montrer l’effet qu’il lui faisait.  Il leva sa main et il la frappa. Le bruit de la claque résonna dans tout l’entrepôt. Elle ne hurla pas comme il l’espérait. Elle releva la tête et elle continua à le regarder droit dans les yeux. Il se mit à la frapper avec plus de force. Les gifles pleuvaient et les coups de pieds l’assaillaient de toutes parts comme si plusieurs personnes la frappaient. Pourtant, il était seul. Elle tomba au sol. Il continua à la boxer. Il lui arracha les cheveux, lui enfonça ses ongles noirs dans la peau. Il chercha à lui faire baisser le regard mais elle continuait à le regarder droit dans les yeux. Il la gifla avec violence. Sa tête heurta le sol. Le sang commença à se rependre. Il lui tenait la tête au sol, rendant impossible de le regarder. Mais Grace ne sentait pas la douleur. Elle voyait, face à elle, allongée contre celui qu’elle avait aimé de tout son être, Maxime. Le simple fait de le revoir la ramena quelques heures plus tôt. L’homme était venu la chercher alors qu’elle rentrait du lycée. Il l’avait forcé à la suivre jusqu’à cet entrepôt. Sur le moment, elle avait eu peur. Mais Maxime était là et il l’avait rassurée en lui disant qu’il la sauverait. Mais l’autre l’avait tabassé et maintenant, il était mort ou mortellement blessé. Pendant ce qu’on pouvait appeler un combat, elle lui avait hurlé combien elle l’aimait. Quand elle l’avait vu tomber, elle avait accouru vers lui en pleurant toutes les larmes de son corps. Elle l’avait supplié de rester, de ne pas la laisser mais il était trop tard. L’autre l’avait relevée et il avait commencé à la frapper.

    Maintenant, c’était elle qui allait mourir. Elle le sentait, elle le savait. La sonnerie du portable de l’autre avait retentit. Il était partit, la laissant seule. Mais de toute façon, elle ne se relèverait pas. Elle regarda Maxime. Elle remarque sur son front un I, <3 et un U. Alors il l’aimait réellement, ce n’était pas qu’une amourette d’adolescent. Une larme glissa sur sa joue, se mélangeant au sang de ses plaies. Alors, elle fit comme lui. Elle plongea son doigt dans son sang qui l’entourait de plus en plus. Elle inscrivit sur son décolleté que l’autre lui avait arraché lorsqu’il la frappait, me 2 4ever. Le dernier R se terminait par une ligne courbe. L’homme revint. Grace rassembla son courage et lui demanda pourquoi. Il partit dans un rire sonore et il lui hurla à la figure : « Entre citées, on ne peut pas s’aimer ! » avant de lui donner un coup de pied dans la nuque de la jeune fille. Sa tête tourna et la dernière chose qu’elle vit :

    I love you. Me too forever

                                      

     

      

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    j

     

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai écris cette nouvelle suite à une agression qui a eu lieu au moment où j'ai écris ce texte juste parce que deux jeunes s'aimaient mais que cela ne plaisait pas un certain d'une cité, l'un d'eux a été agressé mais il est heureusement pas mort. Là je vais un peu sur les extrêmes mais je ne comprends pas pourquoi, parce qu'on ne vient pas du même endroit,qu' on n'ait pas le droit de s'aimer. Mes nouvelles me servent aussi à faire entendre ce que j'ai à dire. Ce n'est pas la seule injustice que je constate mais il fallait que je m'exprime sur celle là.

     

    Pour bien comprendre  I<3U me 2 4ever, prononcez le en anglais. <3 = love.

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  • Marion prit sa tête entre ses mains. Les murs tremblaient et de la poussière lui rentrait dans la bouche. La sueur lui collait les cheveux. Une larme glissa sur sa joue. Elle se ressaisit et elle se mit debout. Elle essaya de marcher jusqu’à la porte mais la bâtisse bougeait trop. Pourtant, elle réussit tant de bien que de mal à sortir de la maison. Mais la rue ne lui offrit pas plus de sécurité qu’à l’intérieur. Les bombes éclataient au hasard, détruisant tout sur leur passage. Marion entendait  les hurlements des gens terrifié dans leur cave. Dès les premières notes stridentes des sirènes, ils s’étaient réfugiés dans leur sous-sol. Et maintenant, ils mourraient probablement asphyxiés. Ils n’avaient pas voulu qu’elle entre, pensa Marion. Bien, mais maintenant, ils en payaient le prix. Malgré les circonstances et le fait qu’elle n’était pas sauvée non plus, elle ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire aux lèvres.

    La maison où elle se trouvait quelques minutes auparavant venait de s’effondrer, et avec le souffle, Marion tomba par terre. Ses mains étaient en sang, de même que ses genoux. Elle rassembla son courage et elle se releva. Portant sa main au cœur, elle attrapa un morceau de tissu, qu’elle arracha d’un mouvement brusque. Elle le jeta au loin, avec méprit. Elle marcha en titubant  vers la lumière du jour, loin des flammes. Elle était en larmes. Sa peur lui nouait le ventre. Elle voulait survivre mais elle ne savait pas si elle y arriverait. La chaleur était de plus en plus insoutenable. Les bâtiments brûlaient et s’effondraient autour d’elle. Tout à coup, un immeuble s’écroula à quelques pas devant elle. Maintenant, elle était coincée. Les flammes lui léchaient les pieds. Elle pleurait. Elle hurlait. La douleur était insoutenable. Elle tomba à son tour. Les flammes l’enveloppaient. Son corps ne tient plus et son cœur lâcha. La dernière chose qu’elle vit fut le début de ses malheurs. Une étoile de David, tamponnée du mot JUIF, brûlant dans les flammes de la terreur nazis

     

    Bon, j'ai écrit cette histoire parce que la période historique que je trouve la plus intéressante  est la seconde guerre mondiale mais j'avoue que je trouve ce texte assez spécial.

    A vous de juger.

     

     


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