• Je me tais. Je me sens mal. Julian joue les derniers accords. Il me regarde en silence. Je respire lentement, secouée. Je suis rarement dans cet état. Julian brise le silence :

    « Tu chantes bien. Comment tu connaissais aussi justement cette musique ?

    -C’est une longue histoire que je n’ai pas envi de raconter.

    -Bon. En tout cas, quoi que cela puisse être, ça t’as mis dans un sacré état… Enfin, ajoute t il après un bref silence, je suis tellement génial aussi ! »

    Je sourie. Il est redevenu le même idiot arrogant dont je suis habituée à voir. Mais au fond, cela me rassure d’une certaine manière. Je me sens plus à l’aise lorsqu’il se la joue homme parfait. Je ne sais pas comment qualifier ce sentiment mais j’aimerais qu’un jour, je puisse être son amie.

    « Bon, ce n’est pas tout ça mais la maison de Clara n’est pas à deux pas d’ici et il faut que tu te changes. Je te laisse la salle de bain. 15 minutes maximum.

    -Ce sera largement suffisant »

     

    Je vais chercher mes affaires et je m’enferme dans la salle de bain la plus classe que je n’ai jamais vu. Une baignoire de la taille d’une piscine, un miroir immense et une cabine de douche qui fait la taille de ma propre salle de bain. J’enfile ma robe après avoir enlevé mes vêtements. Je vérifie chaque pli, je place mes pieds bien parallèle, mon foulard bien ajusté sur mes épaules et retombant sur mes bras. J’ose un regard discret sur le miroir. Je ne me reconnais pas. La fille qui se reflète a les cheveux dorés, les yeux multicolores brillants, la taille fine, des formes gracieuses. La robe, la simplicité même, la met en valeur, rendant sa peau pâle aussi claire et magnifique comme une statue de glace. Son maquillage, sobre, lui suffit amplement. Aussi belle est t’elle, je pousse le vis à me faire le chignon comme me l’avait conseillé la vendeuse. J’adore mon reflet.

    Je souris, heureuse du résultat obtenu. Plaçant mon foulard autour de mon cou pour ne pas l’abimer, je mets mon grand manteau sombre. Il cache la plus grande partie. Je sors de la salle d’eau et je vais dans le salon où Julian m’attend.

    Il est assis sur un fauteuil. Il a revêtu un costume blanc et gris. Ses cheveux  bien coiffés, je dois avouer qu’il est plutôt mignon. Son costume moule son torse musclé, ses bras prêt à tout démolir, son visage est si beau…. Bon sang ! Mais à quoi je pense ?!! Je suis devenue complètement folle !

    Il se lève.

    « Aller, on y va. Alice va nous attendre et j’ai hâte de voir ta robe, ajoute t il, son regard posé sur le bas de ma tenue qui dépasse de mon manteau.

    « Mais Julian, il n’est que 18h30. On n’est pas en retard.

    -Elle vit à une heure d’ici.

    -Je confirme. On est très en retard. »

    Julian sourit et m’ouvre la porte. Je le suis jusqu’à un garage que je n’avais pas vu à mon arrivé. Alignées au millimètre près, on trouve ici plus de voiture de luxe que dans un grand concessionnaire.       


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  • Le souffle coupé, la sueur ruisselante sur son visage, il courait. Vêtu d’un casque sombre et d’une veste militaire, le sac qu’il portait sur son dos pesait des tonnes. Faire une enjambée était un véritable supplice pour ses muscles endoloris. Il n’en pouvait déjà plus. Il avait épuisé toutes ses forces. Il s’arrêta. Il était seul. Du regard, il rechercha un endroit où il pourrait se mettre à couvert au milieu de cette clairière. Face à lui, se trouvait un tronc tombé. Il fonça dessus, jeta son sac et s’assit, dos au bois mort, près à riposter si quelqu’un arrivait face à lui. Un cri perçant retenti d’arrière lui. Imprudemment, il se releva et regarda ce qu’il se passait. Devant lui, il vit une de ses coéquipières courir vers lui le plus vite possible. Il aurait voulu lui crier d’aller plus vite, l’encourager mais il vit son poursuivant armée et tirer. Sa coéquipière tomba dans un cri, face au sol. Une tâche rougeâtre recouvrait son dos. L’homme qui avait tiré eu un rictus avant de s’apercevoir qu’on le fixait. Son sourire s’agrandit sur son visage et il reprit sa course pour éliminer un deuxième ennemi. Le jeune homme se plaqua contre le bois. Il n’avait pas le temps de réfléchir à un quelconque plan. Il fallait qu’il tire avant que lui-même soit touché. Il prit une longue inspiration puis il souffla doucement avant de prendre son arme à sa droite, de la saisir bien en main, de se relever et de viser l’homme. Il tira. Une, deux, trois fois. Il se rassit. Il l’avait touché. Sa cible était à terre. Il respira. A ses oreilles lui parvint des bruits de pas sur les feuilles mortes. Il se tendit. Il avait fait bien plus de bruit qu’il avait cru. Il se mordit la lèvre inférieure. Il vérifia son chargeur. Dix cartouches. Les bruits de pas se rapprochaient derrière le tronc. Il prit une gorgée d’air. Il essuya sa main moite contre son jean. Lorsqu’il se relèvera, il n’aura que quelques secondes. S’il était touché, il aura tout perdu. Près à tirer, il se releva.     

     

    Devant lui, quatre de ses ennemis, armes braquées sur lui. Sans prendre le temps de viser, il tira, profitant de l’effet de surprise qu’avait suscité sa brusque arrivée. Tour à tour, ses ennemis tombèrent à terre. Quatre en moins. Mais il entendit que derrière lui, d’autres personnes arrivaient. Il eu juste le temps de se retourner et de plonger qu’un tir partait vers lui. Il l’évita de justesse. Pointant son arme à l’improviste, il tira le plus vite possible. Deux personnes tombèrent. Il visa la troisième personne qui arrivait sur lui. Le claquement sourd de son chargeur lui indiqua qu’il était vide. Il pesta. Chaque seconde le mettait maintenant en danger. Sans réfléchir, prit d’une poussée d’adrénaline, il sauta sur ses pieds et fonça sur sa cible. Celle-ci ne put rien faire lorsqu’elle vit arriver sur elle cet homme prêt à tout pour se défendre et ne pas perdre. Tout deux tombèrent au sol, sous des rires étouffés. Le jeune homme, à cheval sur sa cible, près à partir le plus vite possible, reconnu alors un de ses équipiers. Il se releva et aida son ami à se mettre debout à son tour, gêné et confus. Il voulu lui expliquer lorsque son allié lui fit signe de se taire et pointa du doigt sur ceux tomber juste avant. Ceux-ci  étaient allongés par terre, attendant patiemment le moment de se relever et écoutant bien attentivement ce qui se disait. Alors, les deux coéquipiers, d’un signe de tête se mirent d’accord. S’ils voulaient s’expliquer ou mettre au point un plan, ils ne devaient pas rester là, au beau milieu d’un terrain découvert, devant des ennemis. Ils prirent alors la direction des arbres qui bordaient la clairière, laissant derrière eux six ennemis, les vêtements couvert de tâche de peinture jaune. Ceux tombés à terre peuvent recommencer à jouer dix minutes après avoir été touché. Ils attendaient en bavardant un peu. Cette partie de pinball en grandeur nature était vraiment géniale et même s’ils y étaient depuis déjà une heure, ils n’avaient pas hâte qu’elle se termine.     

     

    Cette histoire est la réécriture de "Mortel ?".

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  • Elle marchait le long de la route. Près d’elle, à une allure terrifiante, des voitures passaient, laissant derrière elle que la trainée lumineuse de leurs phares allumés. Elle ne voyait pas à trois mètre. Ses pieds s’enfonçaient dans la terre ramollie par la pluie. De la boue maculait ses chaussures. Ses cheveux étaient plaqués sur sa tête et l’eau dégoulinait dans son cou, entrant dans ses vêtements. Les mains dans ses poches et les oreillettes enfoncées dans ses oreilles, elle continuait à avancer. Brusquement, la radio qu’elle écoutait coupa ses programmes pour passer une annonce « On nous annonce la découverte de quatre corps sans vie dans une voiture sur la départementale D753. Les quatre victimes on été poignardés plusieurs fois. La police pense qu’il s’agit de nouvelles victimes au meurtrier de la départemental D160  qui a tué une famille de six membres et un couple il y a trois jours dans leurs voitures. L’assassin courre toujours, ce pourquoi nous vous recommandons la plus grande prudence. » Celle qui marchait le long de la route haussa les épaule. Elle continua son chemin sans s’occuper de cette annonce. Elle n’avait pas de raison de s’inquiéter. Soudain, une voiture s’arrêta à sa hauteur. Une femme d’une quarantaine d’année baissa la vitre et  l’interpella : « Mademoiselle ! Vous ne devriez pas rester sur la route à cette heure. Montez, je vais vous raccompagnez chez vous »La jeune fille souri, la remercia et sortie la main de sa poche pour ouvrir la portière passager. De son ongle, une goutte de sang tomba dans la boue. Plusieurs kilomètres  plus loin, la voiture s’arrêta. Il n’y eu aucun mouvement pendant quelques secondes puis une portière s’ouvrit. Une paire de jambes en sortie puis une main se posa sur la poignée. Du sang coulait le long des doits et souillait les manches du manteau. La propriétaire leva les yeux au ciel.  S’il était taché, il faudrait qu’elle en achète encore un. Ou alors, la pluie le laverait. Ce serait bien, pensa t’elle. Elle jeta un coup d’œil sur ses chaussures. La boue humide recouvrait celle qui avait séchée. Il faudrait encre les laver ce soir. Tant puis. Elle se releva et calque la portière, laissant la conductrice assise, inerte,  sur le fauteuil, face à son volant. Ses cheveux situés près de son cœur prenaient une drôle de couleur rougeâtre. La jeune fille reprit sa route, remettant ses écouteurs et faisant glisser la lame de son couteau dans son cache, pour ne pas tâcher ses poches de sang. A pied, elle dépassa une borne de la D753.

    Voilà la version d'origine, qui fait bien plus que 2000 signes.
    Je préfère celle ci que l'autre car il y a bien plus de détails dans les
    descriptions mais bon... Et vous, vous avez une préférence ?

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  • Elle marchait le long de la route.  Les voitures la frôlaient à vive allure, tout phares allumés et la pluie plaquait ses cheveux. Les mains dans ses poches et les oreillettes dans ses oreilles, elle continuait à avancer. Brusquement, la radio qu’elle écoutait coupa ses programmes « On nous annonce la découverte de quatre corps sans vie dans une voiture sur la D753. Les victimes ont été poignardées. La police pense qu’il s’agit du même meurtrier que de la D160 qui a tué un couple il y a trois jours dans leur voiture. L’assassin court toujours. Nous vous recommandons la plus grande prudence. » Celle qui marchait le long de la route haussa les épaules. Elle continua son chemin sans s’occuper de cette annonce. Elle n’avait pas de raison de s’inquiéter. Soudain, une voiture s’arrêta à sa hauteur. Une femme d’une quarantaine d’années baissa la vitre et  l’interpella : « Mademoiselle ! Vous ne devriez pas rester sur la route. Montez, je vais vous raccompagnez chez vous. »La jeune fille souri, la remercia et sortie la main de sa poche pour ouvrir la portière. Une goutte de sang tomba dans la boue. Plusieurs kilomètres plus loin, la voiture s’arrêta. Il n’y eu aucun mouvement pendant quelques secondes puis une portière s’ouvrit. Une paire de jambes en sortie puis une main se posa sur la poignée. Du sang coulait le long des doigts et souillait les manches du manteau. La propriétaire leva les yeux au ciel.  S’il était taché, il faudrait qu’elle en achète encore un. Elle jeta un coup d’œil sur ses chaussures. La boue humide recouvrait celle qui avait séchée. Il faudrait encore les laver ce soir. Tant pis. Elle se releva et claqua la portière, laissant la conductrice assise sur le fauteuil, face à son volant. Ses cheveux situés près de son cœur prenaient une drôle de couleur rougeâtre. La jeune fille reprit sa route, remettant ses écouteurs et faisant glisser la lame de son couteau dans son cache, pour ne pas tâcher ses poches de sang. A pied, elle dépassa une borne de la D753.

     

    Voici ma première histoire écrite en 2013. 
    Et oui,  je commence dans le sadique.
    Pour la petite histoire, cette histoire existe en deux versions. 
    En effet, il fallait que j'écris un texte pour un journal de lycéen 
    et j'avais une limite de 2000 signes espace comprit ! 
    Franchement,  je n'aime pas ce genre d'exercice mais j'y suis arrivé !!
     

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  • Elle se tourna, se retourna et se re-retourna. Allongée sur son lit, sa couette emmêlée dans ses jambes, elle attendait. Elle regardait tour à tour le plafond puis le réveil puis encore le plafond et encore le réveil. Jamais le temps ne lui avait paru si long. Entre chaque minute, une éternité s’écoulait. Elle souffla pour la énième fois. Voilà dix minutes qu’elle était réveillée mais ce laps de temps, si court habituellement lui paraissait l’équivalent des dix millénaires. Elle regarda une nouvelle fois son réveil. Une minute venait de s’écouler. L’idée de prendre un livre et de lire pour faire passer le temps lui traversa l’esprit. Mais elle ne tenta même pas l’expérience. Jamais elle ne parviendrait à rester sur concentrée sur une histoire quelconque. Elle regarda les secondes défiler. Plus elle les regardait, plus il lui paraissait qu’elles venaient de plus en plus tard sur l’écran de son réveil. Finalement, elle ne put attendre plus longtemps. Elle se leva, sans allumer la lumière. Elle fut arrêtée net par sa couette qui s’enroulait autour de ses pieds. Elle tomba en arrière, lamentablement sur son lit. Elle grogna et réussit à force de se débattre à enlever sa couette qui l’embêtait tant. Elle ouvrit la porte de sa chambre. La lumière du jour l’éblouit. Elle plissa les yeux et avança jusqu’à la chambre de ses parents pour les trouver…mort de rire. Comprenant qu’ils étaient réveillés depuis longtemps et qu’elle aurait pu attendre moins, elle leur fit la tête. Mais le sourire au coin de ses lèvres la trahis. Elle essaya de les faire se lever mais ils ne voulurent pas, la faisant encore patienter plus qu’elle n’en pouvait. Alors, elle descendit en bas, en trombe. Au pied du sapin, décoré de guirlandes et de boules multicolores, une dizaine de paquets reposaient. Elle regarda ceux qui lui étaient destinés, tentant ainsi de deviner ce qu’ils renfermaient. Derrière elle, ses parents arrivaient. Elle put alors commencer à les ouvrir. Jamais elle n’était plus impatiente que ce jour de l’année. Le mot Noël et voilà qu’elle  redevenait une vraie gamine.

     

    Tel une gamine

     


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